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Diversité culturelle : Quand rythmes bretons et dioulas se rencontrent…

Du 14 au 17 avril dernier, le quartier Kombougou ( Bobodioulasso ) a été le théâtre de manifestations socio-culturelles à l’ occasion des Journées Culturelles Dioula (JCD) organisées par l’ Association Dioulaya Ton-Ba. Ces festivités ont été l’ occasion une fois de plus de célébrer le métissage culturel voire le dialogue culturel avec la présence d’ un musicien venu de la Bretagne ( Région française ).

Ardent défenseur du patrimoine musical breton, Jean-Marc Guilcher avec sa mandoline en bandoulière est venu dialoguer avec la musique dioula, histoire de créer une belle fusion musicale franço-burkinabée. Ainsi se présente-t-il :  » Je suis Jean-Marc Guilcher, infirmier à la retraite pratiquant la musicothérapie. Je suis musicien de tradition bretonne depuis 50 ans. J’ ai commencé à pratiquer la musique bretonne en 1975. J’avais alors 19 ans. C’ est le renouveau artistique et musical des années 1972-72 qui a donné un sens à la musique bretonne. Alan Stiveel incarna bien ce renouveau artistique « .

A la question de savoir qu’ est-ce qui justifie sa présence à Bobodioulasso, le musicien breton répond sans ambages :  » Il y a 10 ans en arrière j’ ai rencontré Mamadou Coulibaly de l’ Association Sitala du Faso et Benoît Laurent de Sitala Lillin’ Ba. A la suite de cette rencontre, je leur ai demandé d’ introduire la musique dans le processus de guérison de mes patients. Le résultat a été satisfaisant. L’ Association étant en pleine structuration j’ en ai profité pour l’ intégrer « .

Arrivé une semaine avant les JCD, Jean-Marc a profité pour s’ imprégner de la musique dioula. Des séances de répétition avec des musiciens locaux l’ ont préparé pour le show final. Yélémani Massa, groupe musical d’ inspiration traditionnelle dirigé par Ouattara Oumar n’ est pas en reste. C’est avec eux qu’ il fera le spectacle du 17 avril. Aucun détail n’ est négligé. Les répétitions se succèdent. Le timing est réglé. Entre séances de répétitions et instants de pause, le  » néo-bobolais «  nous fait des confidences :  » J’ ai été déjà invité en 2011 à Bobodioulasso pour participer à une expérience musicale. J’ appartiens au groupe  » Les Korriganed  » ( qui signifie en langue bretonne les petits lutins ). Cette première expérience avec la musique dioula a été formidable. J’ ai noté des points communs. C’est cette expérience que j’ ai souhaité renouveler à travers cette deuxième rencontre « .

Pour Jean-Marc, la musique est au-delà du langage parce qu’il s’ agit des émotions et les émotions on les rencontre dans toutes les cultures. S’ il a accepté l’ invitation de l’ Association Dioulaya Ton-Ba c’ est justement parce que leur démarche, leur problématique ressemble à celle qu’ ils ont en Bretagne à savoir la sauvegarde d’ un patrimoine culturel en voie de disparition. Philosophant sur l’ importance du brassage culturel Jean-Marc dira ceci :  » Avant de parler de brassage, il est important que chaque peuple connaisse sa culture. Cela est d’ autant plus important que cette connaissance nous permet d’ être légaux, voire légitimes vis-à-vis des autres. Ce n’ est qu’ à cette condition que le brassage est possible « .

Ce soir du 17 avril les fruits de la collaboration entre musique bretonne et musique dioula à travers la mandoline de Jean-Marc et les percussions de Yélémani Massa ont été savourés par un public curieux et avide de découvrir le nouveau de nouvelles sonorités.

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