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Waraniéné

Waraniéné se situe à 6 kilomètres de Korhogo sur une voie reliant la piste de Sirasso à Torgokaha. Les deux villages sont distants de 3 kilomètres. Waraniéné présente l’originalité d’être partagé en deux parties : l’une musulmane et se disant « dioula », l’autre sénoufo et animiste.

Alors que l’économie du quartier sénoufo repose sur l’agriculture, notamment la culture du coton, la partie « dioula » vit du tissage et de la commercialisation de toiles et de tenues traditionnelles sénoufo.

Les « Dioula » forment la population autochtone et sont majoritaires en formant environ 60 % des habitants. D’origine sénoufo, ils étaient agriculteurs et pratiquaient le poro avant de se convertir à l’islam et de commencer à commercialiser des produits finis. Aujourd’hui, la langue dioula est la langue courante, le poro n’est plus pratiqué et le système de filiation est patrilinéaire. Un partage des terres entre les familles a été opéré de longue date et il existe ainsi plusieurs chefs de terre dont la fonction se transmet de père en fils. Les femmes n’ont aucun droit à la terre. En cas de litige, un chef villageois appelé tarfolo selon la dénomination sénoufo intervient. Les patronymes mandingues ont été adoptés selon la logique décrite plus haut. Seules quelques familles de »véritable » origine mandingue portent des noms tels que Fofana, Konaté ou Keïta et sont généralement désignées par « les Fofana » pour marquer leur différence avec les « Dioula ». Elles vivent parmi les autochtones et partagent leurs activités.

Le quartier « sénoufo »se situe en retrait du village. Ses premiers habitants, venus de la région de Mbengué et d’origine fodonon, se sont vus accorder les terres que les autochtones avaient délaissées en s’adonnant au commerce. Les habitants n’ont jamais cessé d’être considérés comme nouveau-venus. Ainsi, alors que les Sénoufo immigrés sont seuls à accorder une importance religieuse à la forêt sacrée du village, ce sont les autochtones convertis à l’islam qui en sont les gestionnaires. Lorsqu’une branche tombe à terre, c’est le chef « dioula »qui décide de son utilisation.

Pour ce qui est des terres cultivables, elles sont accordées de manière durable au villageois sénoufo qui disposent de leur propre chef de terre. Les Sénoufo n’ont à ce jour pas le droit de pratiquer des cultures pérennes.

Les étrangers n’appartenant pas au groupe des Sénoufo installés doivent demander l’attribution de leurs terres au chef dioula. L’autorisation n’est accordée que pour un an et doit alors être reformulée.

A la mort de Djimel, les chefs de terre ont refusé la cession de ses droits à son héritier. Selon les villageois, le sous-préfet les aurait alors incité à accorder le terrain en question à Ifra, un autre Peul vivant à Korhogo, qui, tel qu’il se serait avéré plus tard, n’aurait agi que sous couvert d’un fils de Djimel. Il s’en est ensuivi une série de conflits et la réattribution d’un terrain plus restreint à Ifra. En juillet 2002, ce dernier a saisi la sous-préfecture car, après avoir continué à cultiver son ancien champ, un jeune du village avait, avec l’accord du tarfolo, semé du coton par-dessus ses semances de maïs.

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