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Le Parc de Taï

Il est situé entre les régions Ouest et Sud-ouest du pays, plus précisement à 200 Km de la ville de Man, entre les fleuves Sassandra et Cavally. Avec une superficie de 330.000 hectares, le Parc National de Taï est le deuxième parc ivoirien le plus étendu après celui de la Comoé. Il est dominé par les formations végétales de type sempervirente dans la région Nord, alors que la région Sud est caractérisée par la présence d’un faciès « Sassandrien », du nom du fleuve Sassandra qui sert de barrière naturelle ou limite de propagation de sa faune.

Le Parc National de Taï est entouré d’une zone de protection de 1.560 km², comprenant la réserve de faune du N’Zo (92.700 hectares), en partie immergée dans la retenue du barrage de Buyo. Erigé en Parc National en 1972, Taï est le dernier grand vestige de forêt primaire de l’Ouest africain. Il a été désigné Réserve de la Biosphère en avril 1978 et Site du Patrimoine Mondial depuis 1982 ; en novembre 1984, il fut inscrit sur la liste de l’UICN des 11 sites mondiaux les plus menacés (WCMC, 1991).

Ce magnifique Parc National est situé au coeur d’un important centre d’endémisme africain, appelé par les biogéographes «bloc forestier guinéen ». Le Parc National de Taï possède un potentiel génétique inestimable. Avec 50 des 54 espèces de grands mammifères (dont 7 céphalophes et 11 primates) qui se rencontrent dans la forêt humide guinéenne, le Parc National de Taï représente incontestablement un joyau biologique exceptionnel de valeur mondiale. Les espèces de grands mammifères inféodées au Parc National de Taï sont : l’hippopotame nain ; le céphalophe de Jentink ; le céphalophe zébré ; le céphalophe d’Ogilby ; le colobe de Van Beneden et les chimpanzés. Les chimpanzés de Taï ont un comportement différent de celui de leurs congénères d’Afrique centrale : ils cassent des noix à l’aide de cailloux ou de gros morceaux de bois.

Le Parc National de Taï et la réserve de faune du N’Zo sont des sites de conservation de l’avifaune. On y rencontre encore de nombreuses espèces d’oiseaux menacées appartenant à la liste rouge de l’UICN telles que la pintade à poitrine blanche (Agelastes meleagrides), le picarthate chauve (Picarthates gymnocephalus), le bubal moustac à tête olive (Bleda eximia).

Malgré la présence de postes de garde tout autour du Parc de Taï , celui-ci fait l’objet d’un fort taux de braconnage, essentiellement dirigé contre les éléphants (pour le commerce de l’ivoire). Le réseau de pistes ouvertes par les exploitants forestiers, à la périphérie et à l’intérieur du Parc National a entraîné l’installation de planteurs défrichant la forêt par la hache et le feu.

Heureusement, la construction d’une piste limitrophe a momentanément arrêté ce phénomène de colonisation agricole anarchique et dévastatrice. Par contre, les défrichements agricoles restent nombreux dans la zone périphérique.

L’orpaillage, une activité illégale, est largement pratiqué dans la partie orientale du Parc National. Elle entraîne la pollution des eaux, la destruction des berges creusées, des coupes de végétation et des modifications d’écoulements. Les orpailleurs braconnent pour assurer leur subsistance. Grâce aux mesures de protection, la majeure partie de la forêt de Taï est restée totalement à l’abri de toute action anthropique.

Ainsi, le WWF a financé la délimitation, la création et le contrôle de la zone tampon. Le WWF a également développé un plan d’aménagement et de gestion du Parc qui a permis de juguler un tant soit peu les menaces causées par le braconnage, l’exploitation forestière, l’agriculture et l’orpaillage. Par ailleurs, le projet d’assistance à la sauvegarde du Parc National de Taï , financé par KFW-GTZ, vise la sauvegarde et l’aménagement intégré du milieu rural environnant.