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François Lougah (1942 – 1997)

François Lougah, de son vrai nom Dago Lougah François, est né en 1942 à Lakota (Centre-Ouest du pays).

Après ses études primaires à Bondoukou et Treichville (1950-1956) et secondaires au Collège Ajavon d’Abidjan (1956-1958) qu’il ne termine pas, arrêtant ses études au niveau quatrième pour partir en 1958 en France où il s’inscrit à l’Ecole française de maçonnerie et de briqueterie de la rue Lambert à Paris.Il obtient son CAP en bâtiment en 1961 et, après avoir travaillé dans une entreprise en France, et tenté une expérience de footballeur professionnel à Aubervilliers, il rencontre Philippe Brunet, un promoteur de spectacle et de cinéma qui va changer complètement sa vie. Le promoteur français l’oriente vers l’art

D’abord le théâtre . Grâce à une bourse du ministère français de la Coopération,il s’inscrit à l’Ecole d’Arts dramatiques et lyriques dirigée par Mona Sangor (l964-1968). Voilà donc notre technicien en bâtiment devenu un grand comédien jouant dans de nombreuses pièces en France, dont « Jules César » de Shakespeare. Il participe aussi à plusieurs productions de l’ORTF comme « Shaka » de Roger Kahan aux côtés de Bachir Touré et « Le Commandant X » de J.-P. Carrère.

Brunet emmène aussi Lougah vers le cinéma : de 1965 à 1967, il est son assistant réalisateur et tourne avec lui un court métrage : « Le rodéo du feu » et lui confie le rôle principal dans « Aventure en France », puis dans « Africains de France ». Il a également joué dans le film « Un si charmant garçon », et produit plusieurs sketches publicitaires…

Mais dans le domaine de la musique que Lougah va choisir fixer définitivement sa carrière. C’est encore Philippe Brunet qui le présente à Bruno Coquatrix qui le fait suivre d’abord des cours de piano et de solfège avec Alain Raizaimbla, premier Prix de Rome. Puis il forme avec ses compatriotes Joseph Miézan-Bognini et Michel Parayso, le « Trio Midiloms », puis, avec Yves Beugré et Viera Koré, les « Cocoblicos ». Il remporte le deuxième prix de l’émission radiophonique « Le jeu de la chance » de Roger Lanzac et le Grand Prix du Music-Hall après avoir suivi des cours de music-hall durant deux ans à l’Olympia (1966-11968).

La carrière musicale de Lougah est ainsi lancée. Surtout après avoir rencontré des grandes vedettes internationales (Gilbert Becaud, Mireille Mathieu, James Brown, Fernandel, Eddie Constantine, Claude François, Miryam Makéba) qui l’initient au show-business et au jeu de la scène. Pendant trois ans, il est la vedette de l’émission de variétés « Interlude » à l’ORTF. Mais c’est surtout sa rencontre avec Manu Dibango qui sera décisive dans sa carrière. De leur collaboration est sorti son premier disque : Pécoussa, qui est un grand succès continental, voire international. Il sera invité partout, dans de nombreux festivals mondiaux, en Algérie, au Tchad, en Grèce, Bulgarie, au Midem de Nice, Carnaval de Rio (à plusieurs reprises), Festival de chanson populaire de Lomé (1972-1973), etc. Il a également participé à de nombreuses fêtes nationales africaines dont les fêtes nationales de la Centrafrique de Bokassa, et du Togo du général Eyadéma.

Pour sa riche discographie, il faut souligner que pendant longtemps, ses disques, dont la plupart sont en « dida », sa langue maternelle, ont été enregistrés chez Philips. Parmi ses disques à succès, on peut citer, outre « Pécoussa », « Nayowi’, « Toigny » (hit parade africain), « Yoco you mon », « Contraste », « Kouho-Kouho », « Glokali zaza », « Bernadette », « Moustique il est là », « Kouglizia »… Son succès était tel qu’il avait son portrait imprimé sur des pagnes ! Et même s’il a eu des hauts et des bas, il a été « la première voix internationale ivoirienne » qui a ouvert la voie à la musique ivoirienne de variétés. Il séduit par ses tenues vestimentaires impeccables, sa prestance scénique et son admirable performance vocale… Des atouts qui l’ont fait sortir victorieux de son fameux face à face avec Bailly Spinto en 1983.

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