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Zoku’o Gbëli, stratège et homme politique bété

Nul n'a marqué l'histoire PRECOLONIALE de DALOA autant que le guerrier ZOKU'O GBëLI. En mars 1902, il accorde une "large hospitalité " à GEORGES THOMANN, commandant le cercle de SASSANDRA, en mission d'exploration en pays bété.

En février 1905, le lieutenant Pierre, le Dr Combe et Gustave GATEUIL ( GATEHI pour les bété) séjournent chez lui. Lorsque GATEUIL crée le poste de DALOA en 1905, ZOKU’O GBELI espère se servir des blancs pour consolider son pouvoir. Mais comme leur présence se prolonge et qu’ils deviennent de plus en plus exigeants et arrogants, le GALEBHAI ( natif de GALEBHA) appelle les bété à l’insurrection en 1906 et 1907. Arrêté le 14 octobre 1911 pour rébellion et agitation, ZOKU’O GBëLI est déporté à ZUENOULA où il meurt le 15 avril 1912.

Les Fondements du poivoir de Zoku’o Gbëli

La société bété est fortement transformée au milieu du XIXe siècle par les échanges commerciaux en direction du nord. GBëLI a le mérite d’exploiter les conditions d’intégration politique de la région. Son pouvoir est fondé sur quatre grandes bases, religieuses, militaires, économique et politiques.

Les Fondements Religieux

ZOKU’O GBëLI accède très tôt au pouvoir grâce à un don magique selon le YAKASANYO DREI’ E DOGBO. « Dans son adolescence, il préférait sa propre cuisine. Tous les jours, après le repas du soir, il épluche les bananes et dépose une barre de sel parmi les peaux de banane avant de se coucher. Les moutons et cabris du village se bousculent chez lui pour manger de belles peaux de bananes et sucer le sel à satiété. Un jour, de retour des champs, GBëLI surprend les moutons et cabris en pleine conversation, au détour du chemin. Ce soir, disent-ils, rendons-nous tous au domicile de GBëLI pour nous régaler. Ce GBëLI qu’on croit imbécile règnera. Il mourra dans la gloire. Son heure arrive. Dans trois jours, une guerre va opposer ZAKWA ses parents maternels et GBëTITAPEA. Son oncle, le richissime ZAKO TAPê DUWOLE en mourra. S’il le venge, une des veuves le choisira en secondes noces. S’il y consent et prend en héritage une génisse, il règnera. Il mourra dans la gloire. Ainsi dit, ainsi fait. Il venge son oncle mort en tuant le guerrier en chef des GBëTITAPEA, BOLU’O YOU. Il épouse NêMê ZELE’ ê CEAKWA de Sable, la plus prestigieuse des veuves. La génisse qu’il a eu en héritage met bas deux veaux par portée. Tous les villages de DALOA le sollicitent pour faire la guerre moyennant un bœuf et une femme par combat. Il devient alors très riche et célèbre. »

Le courage et la valeur militaire ont favorisé la renommée de ZOKU’O GBëLI.

Le Fondement Militaire

La guerre est liée à l’idéologie sociale bété parce qu’elle est perçue comme une activité normale.
Détenant le monopole de la sécurité tellement indispensable, le KALEKALENYO (guerrier) devient un personnage central de la société bété. La fonction de protection a d’étroits rapports avec la problématique du pouvoir.
Le chef est celui qui est capable d’assurer la protection en échange d’une allégeance à sa personne. ZOKU’O GBëLI rempli bien cette condition. A vingt ans, il tue le redoutable guerrier BOLUO YOU de GBëTITAPEA-GOLO, met en déroute les GëTITAPEA et tue un ZUGlOYI(natif de la tribu zuglo) qui a enlevé la femme de son père.

Il guerroie partout à l’appel des populations et s’impose comme guerrier en chef de GALEHBA. A ce titre, il est dépositaire du tam-tam de guerre de sa tribut, ASAKPA KLAKPA, symbole du pouvoir.
Le pouvoir militaire ne peut à lui seul conférer une notoriété politique considérable. La fortune y contribue également.

Le Fondement Economique

La richesse a facilité l’accès au pouvoir de ZOKU’O GBëLI parce qu’elle lui confère les moyens de manifester son rang par les libéralités, les dons, les fêtes.
Dans la société bété, le chef est celui qui donne et non celui qui économise. GBëLI est très riche. Il a de nombreux troupeaux de bœufs car au terme d’un contrat tacite, on lui offre un femme et un boeuf par combat qu’il livre sur demande.
Il a cinquante épouses parmi lesquelles d’éminentes commerçantes. La richesse en pays bété inclut les éléments matériels comme les bœufs, les WULUGWI (SOMPE), les pagnes, etc., et les producteurs: les femmes, les dépendants et les YULUGWIE (pluriel de yulugu, la femme a le statut de yulugu dans son lignage et joint à cet égard de beaucoup de prérogatives.)…

Possédant d’énormes atouts, le richissime GBëLI est aussi un politique doué.

Le Fondement Politique

Beaucoup de KALEKALENGWA s’intéressent peu aux affaires publiques en dehors de la guerre; il en est ainsi de KIPLE BABO, de SAPIA-GOLO. ZOKU’O GBëLI est d’une carrure différente. Chef de droit de GBëLI GBë qu’il a crée et possédant un ascendant naturel, son autorité n’est jamais contestée.
 » NGO ô KABHA  » disent nos informateurs, ce qui signifie  » il a la bouche « , il a de l’autorité. GBëLI est réputé pour son DABHLI ( ruse). C’est un habile diplomate:  » GBëNYININYO DBHLI ô KAHHA  » dit-il; ce qui signifie: le  » chef de la cité doit être rusé « .
Il pratique admirablement cette idéologie politique, gage de sa notoriété. Il est tantôt dur, tantôt conciliant selon les circonstances.
Lors des deux insurrections contre les Français, il fait preuve d’une maîtrise politique, alliant diplomatie et violence, telle qu’il déroute le chef de poste et même les bété.

Les justiciables recourent à lui en raison de son impartialité et sa poigne. Il applique avec rigueur les décisions qu’il prend. Riche, courageux et brave, il a les moyens d’imposer son autorité et tente d’unifier le Zêblé.

La cour de Zoku’o Gbëli

ZOKU’O GBëLI porte une tenue dépouillée. Il n’est pas constellé d’attributs fastueux, mais vêtu toujours d’un pagne blanc autour des reins et coiffé d’une serviette. Son abord est simple. Même s’il ne reçoit aucun visiteur à l’improviste.
A SAKPA KLALPA, l’insigne de son pouvoir guerrier, trône au premier rang à ses cotés, de même que le YAKASANYO ( griot traditionnel) prêt à l’exalter de sa voix ou du cor. Le joueur de TIGBLAKWA, préposé à l’information, ne le quitte presque jamais. Une garde d’honneur de guerriers et d’autres dignitaires veillent. NEMê ZELE’ê CEKWA et SELI’ E ZêGLEGBA, ses épouses favorites prennent place autour de lui Il accorde de nombreuses audiences privées et publiques chaque jour.

Le conseil du gouvernement

Le conseil de gouvernement est composé de personnalités civiles et militaires préposées à de diverses
fonctions:

– Le Lêta (état-major) effectue des missions à l’intérieur et à l’extérieur. GBUAGBLE ê KUKUNYO et CEBHLO DALO, les plus proches collaborateurs du chef GBëLI, font fonction de garde de corps, de représentants personnels.
Les autres membres les plus connus sont SELI’E ZOKU, GBAI’ E NYAMê, TAGLO’ ô GLOGWIE, BEBE DIGBë SELI, KANO BAYI…
– Le Yakasanyo est le conseiller civil et confident de GBëLI. Il est aussi le légiste et l’encadreur idéologique. GEï ZOZO assume
cette haute fonction.
– Le Gbë gba köbhanyo( sacrificateur) est responsable du domaine religieux et sacré. Il veille au respect des interdits collectifs. GBëLI le consulte avant toute décision importante comme une déclaration de guerre.
– Le Yêbhêsanyo, à la fois traditionaliste et artiste tambourineur, diffuse les informations quotidiennes et récite les devises du chef GBëLI et des autres dignitaires.
– Le Wozewozenyo(crieur) est chargé de la diffusion des nouvelles intéressant directement du village.
Les réunions du conseil sont publiques ou secrètes, les décisions prises à l’unanimité.

La Stratégie

ZOKU’O GBëLI est à l’origine le chef institutionnel de GALEBHA. Il étend peu à peu son autorité sur le ZêBLE et une partie du GHALO. IL apporte deux innovations à la technique guerrière.
La première accorde moins d’importance à la hardiesse et à la témérité, déterminantes par le passé. GBëLI proclame plutôt la primauté de la tactique:  » KALEKANYO NA ZUZO BHëNô PA BHA  » ce qui signifie  » le guerrier doit se camoufler avant de tirer « . Privilégiant l’imagination, il excelle dans les feintes, les pièges. Il prépare ses combats par la propagande, les renseignements, l’intimidation.
Le second apport est apparemment simple. Il réussit à pallier la lenteur du chargement du fusil à pierre en disposant en permanence de deux fusils. Son fidèle compagnon GBUAGBLI’ ê KUKUNYO, pièce maîtresse de sa stratégie, ne le quitte presque jamais.
C’est lui qui charge ses fusils, lui permettant de réussir l’exploit de tirer deux coups successifs. Ses ambitions se sont accrues au fil de ses victoires. Il ne se contente plus de se battre uniquement pour sa tribu, mais vole désormais au secours des populations qui le sollicite de partout. Il combat ainsi pour les ZEBUO et les GBALONGWA. Cet interventionnisme est inédit dans la région.

Le Justicier

Le ZêBLê était réparti en circonscriptions judiciaires indépendantes correspondant aux DIKPï (tribu).
Il y avait en tout six juridictions. ZOKU’O GBëLI introduit deux innovations dans ce système: la centralisation et la rigueur. Essayant d’instaurer une super juridiction pour l’ensemble du ZêBlê, il rend la justice dans n’importe quelle tribu: il se rend dans les villages à la demande des justiciables ou il juge d’autorité les affaires que les justiciables ne portent pas à sa connaissance.
Il impose les décisions de ses jugements, au besoin par la force. La majorité des ZEBUO l’approuve, parce qu’il est intègre, rigoureux et défend surtout le petit peuple. Il dispose d’un réseau de renseignements assez efficace. Aucune situation du ZêBLê et de la sous-région ne lui échappe.

Les Relations Extérieures

ZOKU’O GBëLI n’ignore pas l’interférence de la politique et du commerce avec le Nord si vital pour la Région de DALOA. La sécurité et la bonne entente avec ses voisins, ceux du Nord en particulier, sont les deux axes de sa politique extérieure. Il réserve le meilleur accueil aux étrangers de passage à LOBEA-GOLO.
Grâce à sa disponibilité et à sa politique de bon voisinage, GEORGES THOMANN mène à terme sa mission d’exploration en 1902, en dépit du lourd contentieux qui oppose les Français aux populations du Nord. Le détachement Moreau a massacré les GURO et les GODê de BEOUMI et GBëLI le sait. Il est au courant des menaces qui pèsent sur la souveraineté des peuples ivoiriens. Recevant THOMANN pour la première fois en 1902; il lui dit  » S’il faut en croire les gens du Nord, les Blancs font toujours la guerre  » Combien de Bété de DALOA peuvent se vanter d’être aussi informés que lui ? Il sollicite la création du poste de DALOA en 1902 dans l’espoir d’accroître son leadership dans la région.  » ZOKU’O GBëLI est un chef de grande envergure. Son nom est même connu dans les contrées limitrophes de celles relevant directement de son autorité « , écrit le capitaine BOUVET en 1908.

Avant la création du poste de DALOA en 1902, GBëLI est le principal hôte des Blancs dans la région. Les Français qui s’appuient sur les chefs indigènes influents dans la période d’implantation du pouvoir colonial se sont installés à DALOA avec sa bénédiction en 1905. Mais le chef bété ne se fait aucune illusion après trois ans de contacts avec les Blancs. Il sait que la cohabitation effective avec ses hôtes est difficile.

La Résistance

La Cote d’Ivoire est en principe une colonie Française depuis 1893 et DALOA fait nominalement partie du cercle de SASSANDRA dès 1895. Dans la logique coloniale, la création du poste de DALOA est en processus normal. Mais n’ayant jamais négocié l’abandon de l’indépendance bété, ZOKU’O GBëLI et les bété n’acceptent pas le fait Accompli.
THOMANN, le chef du cercle de SASSANDRA, n’ayant pas rencontré d’hostilité lors de l’exploration du pays bété en 1902, les Blancs en déduisent une absence totale d’opposition. De son coté, GBëLI s’attend uniquement à l’établissement de contacts commerciaux avec les Blancs. Il espère que son village sera une étape obligée du trafic nord-sud et que ses hôtes quitteront le pays.
Les Bété ne sont pas disposés à perdre leur indépendance. Ils ont beaucoup de griefs contre les « hôtes » de GBëLI qu’ils ne supportent plus. Les miliciens débauchent les femmes et les jeunes filles au mépris de la coutume bété. LACINA DIABY est l’amant d’une des favorites de GBëLI.
Les conditions de soumission des indigènes, en l’occurrence les diverses prestations et l’impôt de capitation, sont intolérables pour les Bété. Il sont exaspérés par les crimes des colons qui tuent par plaisir.

Les répressions sauvages effectuées contre les NGWADAGWIE en 1903 et 1904 ainsi que les exécutions sommaires finissent par cristalliser la résistance bété. Bien que nommé président du tribunal coutumier en 1906, et jouissant de réelles prérogatives, GBëLI se sait condamné à terme: ou bien il chasse les Blancs ou bien il sera éliminé…
Il décide de les attaquer. Le milicien Moussa SANGARE, marié à une Bété, est préposé au ravitaillement du poste en vivres. Le 18 septembre 1906 il se rend à DUDUA-GOLO, non loin du poste pour demander des vivres et exiger un porteur au chef du village. Après de laborieuses tractations, ZEKLE’ê LABA, le BANYO(chaque village bété avait son banyo qui était un personnage offificiel et respecté) du village, porte sa charge au poste. Mais il n’en reviendra jamais. Une semaine plus tard, Moussa SANGARE est à nouveau à DUDUA-GOLO dans le cadre de sa mission, sans ZEKLE’ê LABA. Les DUDUA décident de le punir. En lui versant de la cendre chaude sur la tête et en le rouant de coups.
Méconnaissable, il quitte le village en menaçant de le faire raser. Les DUDUA qui se souviennent des massacres perpétrés contre les NGWADAGWIE en 1903 et en 1905, prennent la menace de moussa – qui a donné une version erronée de l’incident au capitaine BOUVET – pour une déclaration de guerre.
Le guerrier en chef de DUDUO-GOLO, GBOGU’O NGöNAYI, présentant la gravité de la confrontation, alerte ZOKU’O GBëLI. Le DABHLIKANYO ZOKU’O GBëLI(signifie le rusé Zoku’o Gbëli) se rend le même soir au poste où il a plusieurs entretiens très importants. Il apprend notamment qu’Emile LECOEUR, le jeune commis aux affaires indigènes, impulsif et violent, doit se rendre le lendemain en mission à DUDUA-GOLO. L’information est précieuse pour les Bété. Grâce à ZOKU’O GBëLI, ils ne sont pas pris au dépourvu.

L’attaque

La même nuit a lieu un conseil de guerre présidé par ZOKU’O GBëLI. Il arrête un plan de combat.
La mobilisation générale est décrétée au niveau des villages SABWA ET GALEBHA. Le 26 septembre 1906 dès 6 heures Bêbêko – Emile Lecoeur était impulsif et violent; les bété l’ont à juste titre surnommé Bêbêko, c’est à dire pâte de piment – (Emile Lecoeur) se rend a DUDUA-GOLO escorté de dix miliciens bien armés, sans se douter de rien.
Les guerriers SABWA se sont embusqués le long du chemin avec l’ordre de ne pas tirer sur l’escorte pour l’attirer dans le piège. Ainsi Bêbêko et sa suite arrivent devant la porte du village bien gardée par des guerriers camouflés. Dès qu’il descend de son hamac, il est abattu à bout portant par GBOGU’O NGöNAYI qui crie sa devise « ZADIA KLUGBIA ». Le milicien BABA N’DAO est tué aussi. ALAMA WATTARA et les autres rescapés réussissent à gagner tant bien que mal le poste par la brousse.
Alerté, le capitaine BOUVET décide de se rendre à DUDUA-GOLO afin de ramener Lecoeur qu’il croit simplement blessé.
Il trouve sur son chemin cinq à six cents guerriers LOBEA et ZOKUA armés, attendant l’heure de l’offensive devant leurs villages respectifs. Ils sont rejoints par quatre cents guerriers LABEA bien disciplinés. Il tente de les désolidariser des SABWA en prétextant que le conflit ne concerne que les deux villages insurgés. Peine perdue. Dès qu’il essaye de poursuivre son chemin, les coups de feu des SABWA sifflent au-dessus de sa tête.
Un milicien de son escorte est mortellement atteint. Alors BOUVET bat en retraite, tandis que les mille guerriers GALEBHANGWA attendent toujours l’ordre de GBëLI.

De retour au poste, BOUVET convoque GBëLI qu’il espère manipuler. Insistant sur sa neutralité, il lui remet des médicaments et deux cartouches destinés à Lecoeur qu’il croit en vie. GBëLI accepte le paquet de médicaments mais refuse de prendre les cartouches.
ZOKU’O GBëLI, n’a cessé de dérouter jusqu’aux Bété pourtant habitués à ses prouesses. Vers 13 heures, il renvoie le paquet de médicaments a BOUVET et donne l’ordre de l’assaut général. Plus d’un millier de guerriers assiègent le poste Français admirablement défendu. Vers 17 heures, DUABHU KOSIGWENYO(veut dire le guerrier, c’était une appellation affectueuse de Zoku’o Gbëli) ordonne d’incendier le poste afin d’économiser la poudre que les Bété se procurent difficilement après la suppression des marchés traditionnels de DALOA.
Tous les bâtiments sont consumés à l’exception d’une seule habitation à un étage où les huit rescapés se sont réfugiés. Pour en finir avec la force d’occupation, les Bété veulent incendier ce dernier bâtiment. Mais GBëLI les en empêche, estimant que c’est le dépôt de cartouches dont ils ont besoin pour poursuivre la lutte, alors que la garnison de DALOA n’avait que quelques dizaines de cartouches en tout.
Après l’incendie du poste, les Bété font son blocus. Ses principales voies sont obstruées par des troncs d’arbres afin d’empêcher le renfort attendu du capitaine SCHIFFER. Le commandant du cercle arrive vers 18 heures avec vingt miliciens bien armés. Il effectue des raids meurtriers parmi les Bété et tue BETE DIGBë SELI ET TAGLO’ô GLOGWIE, deux lieutenants de GBëLI.
La répression est très durement menée par deux colonnes Françaises dépêchées dans la région.

Gbëli prêche « l’union sacrée »

Pour consolider la trêve qui suit, les autorités coloniales proposent à ZOKU’O GBëLI de convoquer une conférence de la paix à laquelle participent tous les chefs ZEBUO et GBALONGWA.
Cette conférence a lieu à GBëLITPEA-GOLO le 30 octobre 1907 à la demande de GBëLI. IL profite de la préparation de ce grand rassemblement pour prêcher  » l’union sacrée  » de tous les Bété et fomenter un second soulèvement. Après avoir mis tout le dispositif en place, de concert avec GöDE’ê BOGWIE, il se fait représenter Le jour de la conférence par son fils TWALI et son frère ZOKU’O KôLê.
Il décide de diriger un deuxième siège du poste pendant que GöDE’ê BOGWIE attaquera le détachement Français. Le piège réussi parfaitement. Le détachement Français est presque entièrement décimé ( treize morts et blessés graves) et le lieutenant Adrien hutin est lui-même abattu par KAGBöNGONO KOLê de BLA-GOLO. Le poste de DALOA est attaqué et incendié. La manoeuvre de GBëLI a bien réussi.

L’arrestation et la déportation

La répression Française est rigoureuse. Les colonnes BETSELLER et METZ, fortes de plus mille tirailleurs, répriment sauvagement les Bété sans distinction. Les villages SABWA ET GALEBWA sont rasés; tous les principaux guerriers de DALOA sont tués.
Angoulvant gouverneur de la colonie, veut réduire toute opposition à la présence Française. Il ordonne aux chefs de poste d’incarcérer ou de déporter tous les résistants. Le capitaine CHAMBERT, commandant le cercle de DALOA, décide d’arrêter ZOKU’O GBëLI le 4 octobre 1911. Déporté à ZUENOULA, il meurt le 15 avril 1912.

Sources et Documentation: Mémorial de la Côte d’Ivoire

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