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La Danse Du N’goron chez les Senoufos

La danse du N'Goron est une danse traditionnelle, initiatique, pratiquée par certains Senoufos, peuples situés dans la partie septentrionale de la Côte d'Ivoire en Afrique de l'Ouest.

Le caractère traditionnel de la danse du N’Goron, vient de sa source originelle et authentique, se pratiquant de génération en génération chez ces peuples Senoufos. Elle est avant tout culturelle et son caractère initiatique marque la fin d’un processus, déjà entamé par les jeunes garçons sortant tout droit du bois sacré.

En fait, elle est dansée ou du moins exécutée par des jeunes filles, n’ayant pas encore perdu leur virginité, supposées être les compagnes de ces jeunes garçons initiés, finissant leur rite initiatique du « Poro » Le « Poro », faut-il le savoir, est un rite initiatique pratiqué en pays Senoufo. Il est considéré, comme étant une organisation sécrète dont la transmission des valeurs se fait par classe de génération dans le bois sacré, par période, généralement de sept (07) ans. Ainsi, l’initiation au Poro, permet au jeune adolescent, encore profane d’être formé et d’être enseigné à la connaissance de certains mystères de la vie.

A travers et après son passage dans le bois sacré et ayant franchi tout le processus initiatique, il acquiert un statut social et/ou spirituel élevé, le hissant dans la tradition en le faisant passer à l’âge adulte. C’est alors, que devenu majeur, il est autorisé par les sages du village à choisir sa dulcinée, celle qui devrait danser pour lui et la préparer à la danse du N’Goron.

Dans certaines localités comme à Boundiali, ville située à l’ouest de la ville de Korhogo, capitale du nord de la Côte d’Ivoire, le N’Goron, au-delà de son caractère initiatique, est une danse de compétition pour choisir la meilleure danseuse parmi les dulcinées des jeunes initiés.Dans la pratique, chaque initié prépare à la fois physiquement et mystiquement sa dulcinée.

Physiquement, elle devrait être au point pour remporter la compétition et mystiquement pour arriver à se protéger et parer à toute attaque susceptible de l’empêcher au concours et d’être vainqueur. Cette phase préparatoire tient sur plusieurs mois, commençant à la sortie des initiés du bois sacré et finissant au début de la saison des pluies, sur pratiquement 10 mois.

La compétition a lieu à la place publique du village sous le regard de tous et sous l’autorité du chef de village. Les jeunes filles ne portent qu’un pagne brodé de cauris attaché autour de la taille, ainsi qu’un pompon de raphia dans leur dos qui met en valeur les mouvements de la danse.

Elles portent également un bonnet de peau de mouton recouvert de cauris, de miroir et agrémenté de deux (02) lanières de tissus et de raphias qu’elles tiennent à la main. Elles exécutent des mouvements d’ondulation de la poitrine mettant en valeur leur torse nu, au rythme d’une cinquantaine de musiques de balafons, de calebasses et de chants de femmes plus âgées qui célèbrent leur beauté.

Après les compétitions, la meilleure danseuse est choisie et devient le leader des jeunes filles de sa classe de génération. Respects et honneurs lui sont désormais rendus au sein du village. Aussi, fait-elle la fierté des siens mais surtout de son futur époux car chaque danseuse est sensée se marier avec son soupirant.

Source: upafricatv.com

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