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Les Bétés

Les Bétés sont un peuple vivant dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, notamment dans les régions de Gagnoa, Ouragahio, Soubré, Buyo, Issia, Saïoua, Daloa et de Guibéroua, dans ce qu'on appelle la « boucle du cacao ».

Ils représentent environ 18 % de la population du pays, ce qui en fait la 2e ethnie du pays après les Baoulés . Appartenant au groupe culturel des Krous comprenant les Wés et les Didas, les raisons de la migration des Bétés demeurent inconnues. Certains Bétés migrèrent dans la région de Divo pour se fondre dans une population autochtone et former une autre ethnie, les Didas. Aux Bétés se rattachent les Kouya, les Niédéboua, et les Niaboua. La langue est différente que l’on soit à Gagnoa ou à Daloa, de plus les Bétés de Gagnoa ont une organisation sociale marquée par les Akans et les mandes du sud voisins, ils ne connaissent pas de masque, tandis que ceux de Daloa et d’Issia en contact avec les Wés ont une institution du masque. Ils sont, avec les Senoufo, l’un des peuples les plus anciens du territoire dénommé « Côte d’Ivoire » dès 1893.

Population
Le peuple Bété est composé de 93 tribus, correspond tantôt au clan, tantôt à une fédération de lignages moyens

Culture
En dépit de quelque variantes notées, il y a un fond culturel commun. Le culte du bagnon est présent dans toutes les régions bété. Chaque village a son bagnon. Il est désigné selon des critères physiques et moraux. Il est respecté et consulté en raison de sa vie exemplaire. On lui voue un véritable culte. La production artistique est riche et variée. Elle est dominée par la danse et la chanson. Elles régissent les événements, heureux ou malheureux, de la vie sociale. Chaque région a son pepe ou tite, semaine artistique tournante qui rassemble plusieurs villages. Il existe plusieurs rythmes musicaux en pays bété notamment (le Towoulou, l’Alloukou, le Ziglibithy, le Gbégbé, etc.)

Tenue traditionnelle
Les Bétés portent un pagne traditionnel appelé tapa ou gloko en Bété de Daloa. Le nom tapa est du au fait que ce tissu d’écorce d’arbre s’obtient après plusieurs tapes. Le tapa s’obtient selon les étapes suivantes : abattement d’arbre, extraction de l’écorce du bois, frappes multiples sur l’écorce d’arbre jusqu’à dilatation de l’écorce pour donner le tissu, séchage au soleil et enfin teinture selon le goût

Ecriture Bété
Frédéric Bruly Bouabré a créé l’alphabet Bété, il extrait de la langue Bété 400 mots monosyllabiques et les représente sous forme de pictogrammes. Seuls quelques initiés pratiquent cette écriture mais les dessins de Bruly circulent dans les musées du monde entier

Matriclans chez les Bétés
Les Matriclans (Lêlé) existent chez les Bétés de Gagnoa. Le lêlé est une organisation parentale (matrilinéaire) qui prend a contre-pied l’organisation parentale (patrilinéaire) prépondérante en pays Bété. Cette organisation parentale est très répandu chez les Zédi, les Zabia et les Gbadi. Toutefois les Nékédi, les Niabré (Gnébré), les Paccolo et les Guébié ne la méconnaissent pas, car certains de leurs ressortissants (ceux qui ont une mère issue de l’une de ses trois tributs précités) se réfèrent à leur matriclan. Il faut aussi noté que le lêlé existe également chez les Didas(Yourou).
Les matriclans varient de 6 à 7 parfois 8 selon les villages, on distingue les Gatoua, les Têkpêtoua, les Médétoua, les Datoua, les Litoua, les Doutoua. Il est donc claire que chacun des Lêlé regroupe chacun des milliers de personnes. Le nom de ces matriclans est celui des six ancêtres féminines dont la connexion généalogique avec les mères vivantes sont impossibles à établir, il s’agit de figures mythique donnant lieu à une grande variété de récits.

Le lêlé c’est d’appartenir a une fratrie, on es membre de cette fratrie par sa mère. Par exemple si un Datoyou épouse une Têkpêtohonon, leurs enfants seront des Têkpêtoua. Enfin, il faut noté que les hommes et les femmes d’un même lêlé sont considérés comme frères et sours, ce qui a pour effet d’empêcher une éventuelle union conjugale (ce n’est pas un véritable interdit matrimoniale, ceux qui souhaite passé outre doivent faire un sacrifice d’animale pour éviter la stérilité du couple)

L’Organisation réligieuse chez les Bété
Elle porte sur les anciens cultes et les nouveaux qui préoccupent la communauté. De tradition, les Bété sont animistes ou fétichistes. C’est-a-dire qu’ils distinguent un monde invisible environnant avec lequel on peut, par artifices divers, communiquer ; et un monde visible qui ne cache pas moins certaines de ses manifestations qu’il faut également requérir.

Le premier monde comprend Dieu unique, dans son genre, et les autres esprits incluant les morts et assimiles. Le second monde s’apparente a l’univers humain, animal, végétal et minéral. Le fétichisme ou animisme en vogue chez les Bété est issu de cette volonté de s’entourer de la bénédiction des deux mondes, par 1’association d’éléments matériels donnes, par une démarche prescrite, par une parole émise, sur les conseils ou la conduite d’un tiers, qui peut être une personne qui se propose a cette fin, ou alors, a l’occasion d’un songe ou d’une révélation quelconque.

Quant à la sorcellerie, aussi bien connue du peuple bété, elle revient a prendre le contre-pied du fétichisme en n’appelant plus la bénédiction du monde visible et invisible, mais sa malédiction sur le tiers. Ils sont très pragmatiques dans le domaine des cultes ou ils recherchent la solution a leurs préoccupations jugées insurmontables par la voie humaine.

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